Depuis le 1er mai 2022, certains professionnels de la santé ne sont plus tenus, dans le canton de Genève, de disposer d’une autorisation formelle de pratiquer pour exercer leur activité. Qui en profite, quels changements concrets cela représente-t-il pour les opérateurs et quel signal cet assouplissement envoie-t-il à la branche? Les réponses de David Paulou, directeur de Medicalis, spécialiste du placement fixe et temporaire dans les métiers de la santé.
David Paulou, vous êtes directeur de Medicalis. Qui est concerné par la levée, depuis le 1er mai dernier, de l’obligation de disposer d’une autorisation formelle de pratiquer dans le canton de Genève?
Il s’agit des salariés sans fonction managériale qui exercent les métiers de psychologue, infirmier/infirmière, physiothérapeute, ergothérapeute, sage-femme/sage-homme et diététicien/diététicienne. Pour toutes ces personnes, il n’est désormais plus nécessaire de demander une autorisation formelle pour exercer une activité professionnelle dans le canton – c’est donc la fin d’une exception genevoise. En revanche, un projet de loi étant toujours à l’étude pour les autres professionnels soumis au droit de pratique dans les soins, à l’instar des ASSC et des assistants médicaux, l’autorisation formelle de pratiquer, pour eux, reste obligatoire.
Quels changements concrets cela signifie-t-il pour les acteurs de la branche?
Dans tous les secteurs concernés, et pour toutes les personnes qui peuvent justifier d’une formation conforme aux exigences légales, cela représente un gain de temps considérable. Auparavant, la procédure administrative en lien avec l’autorisation formelle de pratiquer pouvait durer jusqu’à six ou sept mois; aujourd’hui, le délai correspond environ à deux mois.
Comment interprétez-vous cet assouplissement?
C’est à mon sens le signe que les autorités politiques ont pris conscience du problème lié à la pénurie de personnel qualifié. Genève répond à un besoin, et, à travers la mise en place de cette procédure simplifiée, envoie un message encourageant à tous les professionnels de la santé. Car tout le monde sait que, si des efforts sont entrepris à l’échelle cantonale et nationale pour former davantage de soignants indigènes, la main-d’œuvre étrangère demeure essentielle pour assurer le bon fonctionnement de nos institutions de santé. La Suisse a tout intérêt à faciliter l’accès à son marché aux collaboratrices et collaborateurs dont elle a besoin, et à soigner les conditions-cadres dans le secteur de la santé, car beaucoup d’efforts sont actuellement entrepris par des pays comme la France, l’Allemagne, la Belgique ou le Portugal pour valoriser les métiers de la santé; il serait dommage que les professionnels se détournent de notre pays pour des raisons d’ordre administratif.